SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉS!
Dégraissez le mammouth ! (bis) 8 juillet 2000
Impossible de passer à côté des résultats du brevet sans que le Vilain Bonhomme ne réagisse. Je veux bien sûr parler de cette fameuse dictée qui a été donnée à nos chères têtes blondes. Le texte en est tellement court que je ne résiste point au plaisir de vous le livrer ici :
C’est tout ! Telle est la dictée qui a été donnée a des enfants, que dis-je, des adolescents de 15 ans ! Sans vouloir faire dans le style vieux gâteux, je crois me souvenir que celles que je faisais alors que j’étais au cours préparatoire, et qui étaient tirées d’un bouquin dont je me rappelle encore le titre, Poucet et son ami l’écureuil, étaient déjà singulièrement plus longues que ce machin, pour parodier un certain De Gaulle.
Quand je vous disais que le niveau baissait d’année en année, je n’imaginais même pas cela. Mais sans doute ignorez-vous encore le plus édifiant de cette histoire. Les enseignants étaient invités, par une circulaire officielle, à accorder un demi-point pour une graphie correcte des mots " mais ", " à ", " aimait ", " ces ", " enfants dignes ", " pitié ", " tous ", " sont ", " orphelins ", " gîte ", était ", " parce qu’ ". On croit rêver, non seulement on accorde des points pour avoir orthographié correctement des mots au lieu d’en retirer pour avoir commis des fautes, mais avez-vous vu de quels mots il s’agit ? ! Bon sang, si un gamin de troisième ne sait pas encore comment écrire " mais " ou conjuguer le verbe être à la troisième personne du pluriel au présent de l’indicatif, je me demande vraiment où l’on va !
Et ce n’est pas fini ! Cette même circulaire précisait : " On enlèvera un maximum de deux points pour d’autres fautes commises, à raison d’un demi-point par faute. " Et dire que j’ai subi la dure règle du " deux points en moins par faute " et mes parents ont connu " quatre points par faute " !
Mais le pire, c’est que des professeurs puissent accepter cela sans rechigner, car c’est bien à eux qu’est confiée la responsabilité d’instruire, partiellement tout au moins, nos enfants. Que Claude Allègre ait des mots malheureux, et tout le corps enseignant descend dans la rue, blessé dans son amour-propre. Mais que l’on puisse ainsi dégrader la valeur de sa fonction, voilà qui ne le choque pas ! C’est pourtant en une telle occasion qu’il eût du se mobiliser dans sa totalité et réagir avec véhémence contre ce que je ne puis qualifier que de mascarade, de parodie d’examen, bref, de scandale !
Et maintenant, je vais vous livrer une version détournée de cette fameuse dictée, version écrite par un journaliste de La Voix du Nord, et qui vaut son pesant de cacahuètes.
En suivant les consignes imposées aux correcteurs, cette copie devrait obtenir la note de 4 sur 6, soit 13,5 sur 20 ! En poussant le bouchon un peu plus loin, les élèves auraient pu se contenter de n’écrire que les mots imposés, les autres n’ayant aucune valeur. Et pour ma part, je conseille au ministère, pour l’épreuve de l’an prochain, se de contenter de demander aux candidats de signer un bout de papier d’une croix (pour ceux qui ne sauraient pas écrire leur nom) et de leur accorder ainsi le brevet dans sa totalité. Quitte à faire dans le crétinisme, autant s’y plonger complètement ! En tout cas, cela permettra à tout le monde de partir en vacances plus tôt, d’économiser du papier, et donc, de préserver l’environnement. (Au fait, je ne risque pas de voter pour un parti qui fait aussi peu de cas de l’instruction des enfants…)
Juste en mot avant de prendre congé : si c’est là le prix à payer pour obtenir ces fameux 80% de réussite au baccalauréat et remplir ensuite les universités d’analphabètes, je trouve que c’est un peu cher payé. Car j’ai malheureusement l’occasion de fréquenter quotidiennement des gens en maîtrise de langue et qui sont incapables de n’écrire ne serait-ce qu’une phrase sans la ponctuer d’au moins une faute de français !
La question est maintenant de savoir si notre Jack national ira dans le bon sens. Mais l’idée de faire apprendre deux langues étrangères à des gamins qui ne maîtrisent même pas la leur ne laisse rien augurer de bon, j’en ai peur.
Le Vilain Bonhomme
L’art de prendre les gens pour des cons 10 juillet 2000
Je suppose qu’en cette période estivale et surtout à cause du temps pourri qui sévit actuellement, vous avez passé quelque temps devant votre téléviseur, ami lecteur. De même, je suppose que vous avez assisté au moins à l’une des étapes du tour de France, ce fameux tour de France qui a défrayé la chronique ces deux dernières années à cause des affaires de dopage.
Mais, chut !, il ne faut pas le dire ! Il faut faire comme Patrick Chêne, l’incontournable commentateur de l’épreuve qui excelle dans l’exercice qui consiste à évoquer le problème en filigrane tout en ne prononçant jamais le mot fatidique.
Donc, l’affaire est entendue : le dopage dans le cyclisme, ça n’existe plus, et surtout pas dans le monde des professionnels. La preuve, c’est qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau scandale (mais en est-ce encore vraiment ?) n’éclate dans le milieu des amateurs. Eh oui, ce sont les amateurs qui sont les brebis galeuses de ce sport. Les pros, eux, sont bien au-dessus de ça !
De toute façon, l’U.C.I. a tellement confiance en eux que l’on a décidé de ne pas prendre de sanctions contre les " éventuels " dopés avant la fin du tour. Sans doute pour éviter que la précision des contrôles actuels ne décime les équipes. Un tour sans coureurs, ce serait pourtant drôle… Les médecins des équipes prendraient-ils du retard vis-à-vis des tests de détection ?
A ce propos, au départ de l’étape de ce matin, qui était la seule à passer par les Pyrénées, un autre commentateur, le dénommé J.P. Brouchon, faisait savoir qu’un contrôle sanguin avait été effectué juste avant le départ et que tout était clair : comme si on pouvait obtenir les résultats de ce genre de test en quelques minutes ! Je me demande parfois s’il faut mettre en cause l’ignorance de ceux qui sont censés informer le public ou leur mauvaise foi apparente… et j’hésite plus qu’on ne saurait le dire !
Au fait, avez-vous vu cette étape ? Avez-vous vu avec quelle facilité le fameux Armstrong a terminé le parcours, avec des pointes à plus de quarante dans des pentes à 9% ? Avez-vous vu comment il a repris une minute au kilomètre à l’homme de tête au cours des dix derniers kilomètres ? Avez-vous vu comment il a lâché tous les autres leaders, dont le dénommé Pantani, impliqué dans plusieurs affaires de dopage ? Et dire que ce monsieur était atteint d’un cancer il y a moins de deux ans et qu’il a déjà gagné le tour l’an dernier. Je souhaiterais presque avoir le cancer, mais pas celui de Monsieur-tout-le-monde, celui dont on met des années à se remettre. Non, non, je parle de celui d'Armstrong, celui qui fait de vous un surhomme…
Mais je vous l’ai dit : il n’y a plus de dopage. Je ne sais pas encore comment on peut expliquer que les moyennes horaires soient supérieures à celles de l’an dernier, mais il y a certainement une explication toute bête.
Au fait, peut-être y en a-t-il certains parmi vous, qui, comme le vilain bonhomme, n’hésitent pas à enfourcher un vélo de course pour aller se détendre ou tenter de faire une quelconque performance ? Peut-être certains ont-ils l’occasion, comme cela m’arrive certaines années, de faire plus de 6000 km en l’espace de trois mois et donc, de se trouver en excellente condition physique ? Avez-vous comparé vos meilleures moyennes à celles de ces champions sans reproches ? Tenir plus de 200 km sur du plat à plus de 25 km/h relève déjà d’un bel exploit, non ? Il me semble que l’étape du 8 juillet devait faire cette distance et qu’elle a été couverte à plus de 46 km/h de moyenne.
46 km/h de moyenne… essayez donc de maintenir cette vitesse sur du plat pendant plus de 5 kilomètres, et vous m’en direz des nouvelles, même en étant entraîné. Bien sûr, ne vous contentez pas de pédaler en ayant le vent dans le dos, mais faites plutôt une boucle, histoire d’avoir le vent de tous les côtés, ou bien sortez un jour sans vent. Alors, qu’en pensez-vous ? Il est parfois tellement difficile de dépasser le 50 km/h dans une belle descente, que l’on ne peut s’empêcher de se poser des questions.
Mais bon, le dopage n’existe plus. C’est d’ailleurs ce que laissait entendre le même Patrick Chêne au lendemain de cette fameuse journée où Jalabert avait eu des états d’âme et avait claqué la porte du tour, il y a 2 ans.
Mouais… j’ai l’impression que le monde sportif a pris bien des leçons du milieu politique, où prendre les gens pour cons n’est plus un exercice de style mais une tradition…
Le Vilain Bonhomme
Claire Chazal, intellectuelle avancée ? 13 juillet 2000
Là, je vais me mettre une bonne partie de la population masculine à dos, mais qu’importe. Je ne puis résister au plaisir de citer cette anecdote qui en dit long sur la politique des maisons d’édition et de la valeur de ce qu’elles publient. La célèbre présentatrice du journal télévisé a donc cédé à la mode qui consiste à se faire passer pour une intellectuelle en écrivant un bouquin. C’est certainement plus facile que de se plonger dans le calcul intégral, et beaucoup plus difficile à critiquer objectivement.
Pourtant, France Télévision, qui possède quelques émissions littéraires de qualité acceptable, n’avait pas hésité à lapider l’ouvrage lors de sa sortie. On ne faisait guère qu’y affirmer une vérité, à savoir que le bouquin était insipide, plat, bref, sans intérêt. Pour ma part, je pousserais volontiers la critique jusqu’à employer des mots vulgaires, mais je me contenterai de dire, qu’une fois de plus, on a pris les gens pour cons. Cela n’a cependant pas empêché la présentatrice, soutenue par son employeur, de porter plainte contre France Télévision. On croit rêver ! Heureusement, la justice sait parfois garder la tête froide. Tout de même, quel manque d’humilité de la part de Claire Chazal ! Sans doute ne faut-il pas toucher à la réincarnation d’Athéna sur la Terre ? Si chaque auteur critiqué se mettait à porter plainte, où irait-on ? Plus de critique littéraire et donc, plus de qualité dans les publications… Vous me direz que de ce côté-là, les choses sont déjà bien avancées…
Le plus intéressant dans l’affaire, c’est que des petits malins se sont amusés à recopier intégralement le bouquin en se contentant de changer les noms des protagonistes ainsi que ceux des lieux. L’ouvrage ainsi remanié a ainsi été présenté à diverses maisons d’édition qui l’ont refusé pour cause d’insipidité…
Sans commentaires !
Le Vilain Bonhomme
Ils ont osé ! 14 juillet 2000
Ca y est ! Je viens de l’entendre à la radio : le taux de réussite au bac a atteint la moyenne extraordinaire de 79.5%. Dommage que l’on ne précise pas que la plupart des diplômés ont un niveau moyen en français, histoire, géographie, langues vivantes et mortes qui se situe généralement très en-dessous de celui des élèves de troisième d’il y a 20 ans !
Le Vilain Bonhomme
Des lupanars dans l’Education nationale ? 15 juillet 2000
On a entendu, il y a quelques semaines déjà, des réactions d’indignation de la part de certaines conseillères d’éducation quant au refus d’une partie du pouvoir législatif d’accorder à ces dernières le pouvoir de distribuer la pilule du lendemain aux demoiselles qui auraient commis quelque bêtise. Ma foi, après les distributeurs de préservatifs, je trouve qu’on aurait pu sauter le pas, si vous me passer l’expression. Et la prochaine étape serait sans doute de mettre des chambres à la disposition de ceux dont la libido serait surdéveloppée, plutôt que de faire cela dans les toilettes ?
La question n’est pas, ce me semble, de savoir si cette pilule est en vente libre dans les pharmacies, mais de savoir qui s’occupe des enfants. Il me semble que c’est quand même le rôle des parents, et que ce sont eux qui en sont responsables tant que les enfants ne sont pas majeurs. Telle est la loi, non ?
Seulement, j’ai bien l’impression que ce problème de la conduite des jeunes est surtout lié à celui du comportement de leurs parents. Aujourd’hui, bien des gens veulent avoir des enfants, sans les contraintes que cela suppose. Pas question de s’en occuper le soir après l’école et de les aider à faire leurs devoirs, et l’on se retrouve avec cette étonnante directive en vigueur dans l’enseignement public, qui consiste à ne pas sanctionner les élèves qui ne feraient pas leurs devoirs. Idem pour le redoublement : ce ne sont plus les professeurs qui l’imposent, mais les parents qui doivent le demander ! On ne veut pas non plus se priver de sorties chaque week-end, et au diable les devoirs des gamins ! Dans ces conditions, on ne voit vraiment pas pourquoi ces mêmes parents devraient se soucier de ce qui concerne la vie extra scolaire de leur progéniture.
D’ailleurs, tout n’est-il pas fait pour déresponsabiliser les parents ? Il est parmi les assistantes sociales, une faune étrange, qui dispose presque du droit de vie et de mort sur la famille. Qui ne connaît quelqu’un qui a été victime de certaines d’entre-elles ? Je connais ainsi une famille modeste où vivent plusieurs enfants. L’une d’elles, encore collégienne, avait décidé de devenir médecin, mais sa mère lui a fait comprendre que ses moyens ne lui permettaient pas de payer de telles études. Sur les conseils " avisés " d’une assistante sociale, la petite a été retirée à sa famille et placée chez sa grand-mère, laquelle n’a pas davantage les moyens de lui payer des études qu’elle ne fera sans doute pas, car bien peu de gosses de quinze ans savent précisément ce qu’ils feront plus tard. Quoi qu’il en soit, ne pensez pas qu’il s’agisse là d’un cas isolé. On a pu lire dans le journal, que l’une de ces charmantes dames avait conseillé à une étudiante qui n’avait pas les moyens de payer son loyer de faire un procès à ses parents ! Je suppose que ces assistantes font partie de ces générations issues du fameux objectif de 80% de réussite au bac… un diplôme au rabais, pas de culture, et surtout pas de notion de morale.
Le Vilain Bonhomme
Dégraisser le mammouth ! (suite) 17 juillet 2000
J’avais évoqué, dans mon coup de gueule du 8 juillet dernier (" Dégraissez le mammouth ! "), le titre du livre que j’avais utilisé pour apprendre à lire alors que j’étais au cours préparatoire. Comme je suis une personne soigneuse, et bien que je sois un vilain bonhomme, j’ai conservé précieusement l’ouvrage en question, lequel est d’ailleurs en deux volumes. Maintenant, si vous n’avez pas lu la dictée de la honte qui a été donnée au dernier brevet des collèges et si vous n’êtes pas au courant de la méthode de notation, je vous conseille vivement de retourner en haut de ce document avant de lire la suite de cet article.
La suite, ce sera tout simplement la preuve que ce que j’ai fait, et qui était déjà nettement en dessous du niveau de ce que mes parents ont connu, était déjà beaucoup plus difficile que les quatre phrases du père Hugo. Je tiens d’ailleurs à préciser que les petits rigolos qui ont choisi ce passage chez le grand homme ont du lire son œuvre en long, en large et en travers avant que de trouver quatre phrases d’un niveau aussi ridiculement bas, car ce Monsieur avait plutôt le style verbeux.
Maintenant, les choses sérieuses :
Cela, me semble-t-il, se passe de tout commentaire, et pourtant, le bavard grincheux que je suis ne peux manquer de vous faire remarquer la longueur de la bête. Je tiens aussi à rappeler que cette dictée a été donnée à des enfants de six ans…
Destiné à l’apprentissage de la lecture, ce livre contient essentiellement des " copies ", Mais notre professeur, comme beaucoup d’autres à l’époque je suppose, s’en servait aussi pour nous faire faire quelques dictées dont la longueur n’avait rien d’affolant pour des enfants qui étaient à l’ouvrage quotidiennement. La " manipulation " des mots, sous quelque forme que ce fût, était quotidienne. Copies, dictées, poésies à apprendre, exercices sur les sons, l’orthographe, tout cela nous occupait plusieurs heures chaque jour !
Là réside sans doute une bonne partie du problème : sous prétexte de faire faire des activités " d’éveil " aux enfants, on néglige la base de l’enseignement et l’on fait des générations " d’éveillés stupides ", qui ânonnent plus qu’ils ne lisent. Car avec ces jolies méthodes, la plupart des gamins sont incapables de comprendre ce qu’ils ont sous les yeux. Ils lisent, mais n’entendent point !
Ah, ces fameuses activités d’éveil ! Qui n’en a entendu parler ? Encore une belle invention que l’on doit sans doute à quelque psychologue de troisième zone, une grande gueule que l’on a d’autant mieux écouté qu’elle parlait fort. Et c’est là tout le problème de certaines sciences humaines : quand on a écrémé tous les fumistes qui se targuent de tout savoir mieux que tout le monde, il ne reste décidément pas grand monde. Seulement voilà, à la différence des sciences dites " dures ", il est nettement plus difficile de juger de la valeur d’un psychologue que d’un mathématicien : deux et deux, cela fait toujours quatre, alors que s’asseoir sur le bord d’une chaise, cela ne signifie pas nécessairement que vous êtes timide ! D’où la prolifération, dans notre belle société, de psychothérapeutes, d’assistantes sociales comme celles mentionnées plus haut, de recruteurs professionnels plus versés en astrologie qu’en informatique, pour ceux qui recrutent dans ce domaine.
Oh, j’ai moi aussi connu ces fameuses activités ! Le troisième trimestre était généralement plus ludique que studieux : entre l’apprentissage du tressage de paniers en osier, les tableaux de fils et autres activités du même acabit, il ne restait plus guère de temps pour apprendre quoi que ce soit. Et j’ai sans doute fait partie des premières générations d’enfants qui sont arrivées en sixième sans savoir faire une division correctement. Mais je savais tresser des paniers en osier ! (Si je connaissais l’abruti qui a commencé à saccager ainsi l’enseignement, je lui cracherai sans doute au visage, car aujourd’hui, je sais que c’est pendant l’enfance que l’on acquiert le plus facilement des connaissances, qu’elles restent le plus facilement ancrées en vous, et je ne puis m’empêcher de penser que cela, d’une façon ou d’une autre, a nui au développement d’une partie de mes capacités intellectuelles. Et si j’avais fait des maths, de l’histoire ou quelque autre activité intellectuelle au cours de ces troisièmes trimestres perdus à jamais ?)
Quant à mes interrogations sur la valeurs de notre Jack national, je crois me souvenir qu’il avait été à l’origine de cette fameuse réforme de l’orthographe, qui visait à supprimer l’usage des accents circonflexes, entre autres choses, sous prétexte que c’était trop difficile. Il faudra quand même nous expliquer comment des dizaines de générations de Français ont fait pour écrire correctement avant l’arrivée de Jack au poste de Ministre de l’éducation nationale (Non, je ne mettrai pas de majuscule à ce mot dans l’état actuel des choses !), et il me plairait assez que l’on se souvienne qu’en matière de langue, l’Etat n’a pas à légiférer. Seul l’usage prime et construit la langue. Et dire que ce même ministre (mais il n’est pas le seul, rassurez-vous !) se bat pour l’enseignement du français dans le monde ! On nage en plein surréalisme !
Quelle triste époque que la nôtre ! Triste, elle l’est d’autant plus que face à un tel désastre on n’observe guère que quelques réactions dans les journaux alors que parents et enseignants devraient crier à l’escroquerie intellectuelle. On oblige les enfants à aller à l’école pour de tels résultats ! Soit les enseignants sont complices et se contentent de gagner leur salaire sans guère se préoccuper de la qualité de leur travail, soit ils sont des moutons aux ordres de leur ministre, ce qui ne vaut guère mieux à mes yeux. Et les parents, où sont-ils ? J’ose espérer qu’ils ne se bercent pas de l’illusion que leur progéniture, nantie du fameux brevet, fait figure d’élite intellectuelle ! Car le niveau en fac n’a guère changé, lui. Et je puis vous assurer que si les deux premières années de fac voient tellement d’échecs, la qualité de l’enseignement délivré au cours des années précédentes n’y est pas étrangère, loin s’en faut ! Faites dix fautes dans un devoir de lettres en licence, et l’on vous priera, plus ou moins poliment, de vous remettre à l’ouvrage ! Encore heureux, sans quoi la seule qualité de ces articles sur le plan du français devrait me valoir un doctorat ès lettres…
Il serait sans doute temps que parents et enseignants montrent le bout de leur nez, si toutefois les uns et les autres se soucient davantage des enfants que de leurs sorties de week-end ou de leurs vacances en Tunisie.
A bon entendeur…
Le Vilain Bonhomme