SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉS!

 

De l’incohérence et de l’hypocrisie des hommes     4 février 2000

Le monde comme il ne va pas

Avez-vous déjà remarqué l’hypocrisie dont font preuve les médias vis-à-vis de tout ce qui touche au sexe et à la violence ?

Hier, j’ai parcouru la toile à la recherche de sites susceptibles d’héberger des pages personnelles. Ils sont nombreux, et de plus en plus proposent leurs services gratuitement pour un espace de plus en plus volumineux. Tout cela est très bien, sauf…

Sauf qu’il existe une forme de censure, qui me fait bien rire lorsque j’entends dire que notre époque est libérée sexuellement : plus des trois quarts de ces fournisseurs d’espace entendent contrôler l’information que vous y déposez, et c’est bien là une forme de censure, et interdire la diffusion de matériel à caractère pornographique. Somme toute, ces gens sont les propriétaires des lieux, et si telle est leur politique, ma foi, pourquoi ne pas l’accepter ?

Seulement, sur ces même sites, on ne dit rien de la violence. Et les sites concernant les armes, les guerres, les mutilations et autres atrocités fleurissent sans le moindre mouvement de protestation.

En première analyse, et j’ai bien peur qu’il ne s’agisse aussi de la dernière, il est donc préférable de montrer toute la violence dont les êtres humains sont capables plutôt que de les montrer en train de copuler ! On entend protéger nos enfants des horreurs qu’ils pourraient trouver sur la toile en tentant de responsabiliser les fournisseurs d’accès et autres portails vis-à-vis du sexe, mais rien quant à la violence ! On se croirait aux Etats-Unis, où les gamins se promènent avec leur arme à feu dans le sac d’école, et où les parents semblent trouver cela normal alors qu’ils sautent au plafond si par malheur une publicité vient à montrer quelques centimètres carrés des formes généreuse d’une jolie personne !

Quelle morale étonnante, vraiment !

Mais tout cela n’est pas neuf. Pour ma part, le premier choc que j’aie subi fut lors de cette fameuse affaire des massacres de Timisoara, en Roumanie. On y montrait des corps humains dans un tel état de mutilation que l’on avait peine à croire que ce ne fût là que l’œuvre d’êtres humains et non de bêtes affamées. Dans le même temps, une émission de télévision entendait faire comprendre au téléspectateur que l’on ne pouvait se permettre de montrer des images érotiques avant vingt-deux heures, afin de protéger les gamins. Pauvres gosses, qui voyaient dans le journal de treize heures puis dans celui de vingt heures ce que les hommes ont de plus immonde et à qui on cachait pudiquement ce qui est peut-être le plus beau dans une vie humaine !

Vraiment, quelle pitoyable morale ! Et que l’on ne me parle pas de l’Eglise, grande moralisatrice devant l’Eternel : plus d’hommes sont tombés au nom de Dieu dans toute l’histoire de l’humanité que pour toute autre cause, et aujourd’hui encore, il n’est pas une armée occidentale qui ne compte dans ses rangs des aumôniers ! N’y avait-il pourtant pas un commandement qui disait : " Tu ne tueras point . " ?

Et n’en déplaise à certains, je préférerais mille fois avoir douze enfants dont chacun me dirait un jour quelque chose comme : " Je suis homo. ", " Je suis sado-maso. " plutôt que " Je viens de tuer un homme. " Cela n’est pourtant pas si évident pour tout le monde.

Que le Diable emporte les crétins du monde entier !

Le Vilain Bonhomme

Au pays de Sissi      3 février 2000

Je n’avais certes pas l’intention de parler de politique dans ces pages, mais cela m’a tellement troublé (Ben oui, j’ai un cœur, après tout !).

Cette fois-ci, ça y est: l'extrême-droite revient au pouvoir en Europe et seulement un demi-siècle après la pire horreur que l'humanité ait connu. Ce n'est pourtant pas faute de rappeler chaque année, et plusieurs fois par an, ce qui s'est passé. Le pire, c'est que ce parti arrive au pouvoir de manière tout à fait légale, grâce à des élections. Alors? Doit-on incriminer les campagnes politiques modernes, qui visent davantage à insulter l'adversaire qu'à proposer des programmes pour le pays? Doit-on penser à ces fameuses magouilles, qui n'épargnent aucun Etat? (Quand je pense que certains parlaient de Mitterand comme d'un saint alors qu’on ne l’évoque déjà plus aujourd'hui, si ce n'est pour cette affaire de financement du parti socialiste allemand!) Quoi qu'il en soit, le mal est fait. Et les grandes puissances de montrer leur désaccord, tout comme le président autrichien, qui n'a cependant pas l'idée de démissionner pour mieux marquer son mépris. Ah, le pouvoir! Il suffit de voir avec quelle obstination ils s'y accrochent, tous ces politiciens, pour comprendre!)

Oui, c'est bien joli de vouloir condamner l'extrême-droite en Autriche en fonction de ce qu'elle est susceptible de faire, tout en laissant partir Pinochet après ce qu'il a fait. Non pas que je sois un partisan de l'extrême-droite. Simplement, je me demande comment on peut encore espérer avoir quelque crédibilité aux yeux du monde en tenant un discours antifasciste d'un côté et en octroyant l'immunité de l'autre. Le problème ne se pose pas seulement en Autriche, mais aussi dans ces démocraties qui prétendent donner l'exemple!

Où donc va la vieille Europe? Après le retour de la guerre en Bosnie, voici revenu son plus terrible démon. Voilà qui fait frémir quant à l'avenir. Le nouveau millénaire qui s'annonce ne sera peut-être pas aussi radieux que les festivités de l'an 2000 ne le laissaient prévoir.

Triste époque que la nôtre, une fois encore.

Le Vilain Bonhomme

A propos du spamming      1er février 2000

Spammez, spammez ! Il en restera toujours quelque chose.

Quel fichu terme, non ? Il a fallu que je me renseigne pour savoir ce qu’il recouvrait, et apparemment, les choses ne sont pas très claires, même pour les spécialistes. Je retiendrai quand même l’aspect principal de la chose, à savoir l’envoi massif de publicités par l’intermédiaire de listes d’abonnés à des boîtes aux lettres électroniques ou à des listes de diffusion.

Ce que je ne comprends pas, c’est cette fronde anti-spamming à laquelle on assiste et qui semble remplir les éditoriaux de tous les magazines dédiés à l’informatique. Que reproche-t-on en fait ? De trouver dans sa boîte des dizaines de messages, de publicités diverses et variées ? Et Alors ? Est-ce qu’on n’en reçoit pas autant chaque jour dans sa boîte aux lettres, je veux dire, dans la vraie boîte aux lettres ? Est-ce qu’on y dépose pas, chaque jour ou presque, des prospectus pour les commerçants locaux ?

Pourquoi l’accepter lorsqu’il s’agit de papier et crier au scandale lorsqu’il s’agit de messages électroniques ? Après tout, ces derniers sont moins nocifs pour l’environnement. Tout se passe comme si la plupart des utilisateurs du courrier électronique se disaient modernes, capables de vivre avec leur temps en apparence, alors qu’à l’intérieur, ils ont encore des décennies de retard. Oui, il arrive qu’on reçoive ce genre d’information dans sa boîte, et il me semble que c’est un bon moyen d’être informé de choses auxquelles on n’a pas toujours l’occasion de penser. De toute façon, même si la plupart de ces messages ne vous intéressent pas, il suffit de les détruire.

Alors où est le problème ? Est-ce lié à la taille de la boîte qui risquerait d’être saturée ? A cela, je répondrai qu’il y a deux solutions simples. La première concerne les fournisseurs de service, qui disposent aujourd’hui de moyens simples permettant d’assurer à chaque client une boîte de capacité illimitée. Mais la responsabilité incombe aussi au destinataire de ces messages. Vous n’auriez jamais à l’idée de laisser votre boîte aux lettres, celle qu’alimente votre facteur, se remplir sans jamais aller la relever, n’est-ce pas ? Que ne faites-vous de même avec votre e-mail ? Ne me dites pas que vous n’allez pas le voir tous les jours ! Si tel est le cas, alors vous faites effectivement partie de ces gens qui n’ont de moderne que le nom et vous devriez être les derniers à râler, parce que vous utilisez un outil que vous ne maîtrisez pas. La faute est donc vôtre !

E-mail ou boîte aux lettres ordinaire : même combat, car même objectif, tout simplement. Si vous ne l’avez pas compris, tant pis pour vous. Mais, de grâce, ne nous rebattez pas les oreilles avec vos jérémiades d’enfant gâté ! C’est pathétique !

Le seul cas où je puis admettre la colère des utilisateurs, c’est lorsque ces publicités viennent encombrer les listes de discussion, car dans ce cas, on a affaire à des enquiquineurs, qui s’invitent dans un salon où ils n’ont rien à faire. Il me semble qu’il n’est encore venu à l’esprit de personne de venir distribuer ses prospectus au cours d’une conférence, en beuglant ses slogans au point de masquer la voix des conférenciers. Il s’agit pourtant de la même situation.

Néanmoins, les solutions existent là aussi, et dans un monde qui évolue aussi rapidement que celui de l’informatique, on peut se demander pour quelle raison, si ce n’est par paresse ou par soucis pécuniaires, on y a pas encore remédié. Une possibilité serait, encore une fois, de faire appel à un administrateur, qu’il soit humain ou informatique, afin de vérifier si le message est, par exemple, un envoi en nombre. On peut aussi vérifier son contenu sémantique. Après tout, Prolog et consorts ne sont pas faits pour les chiens ! Une seconde solution, nettement moins attrayante, est de rendre les groupes privés, et de laisser les casse-pieds à l’extérieur. L’ennui, c’est que le groupe devient alors presque invisible aux yeux de celui qui cherche simplement à discuter quelques minutes sur un sujet qui l’intéresse.

Quoi qu’il en soit, je trouve que tout le raffut que l’on fait actuellement autour de cette pratique est largement injustifié.  Seulement, nous vivons dans des sociétés confortables où la plupart des gens ont pris l’habitude de se laisser mener par le bout du nez. Non seulement ils ne font rien, mais ils exigent des autres qu’ils fassent tout à leur place ! Il suffit de se souvenir du tollé soulevé lorsque certains ont appris qu’ils resteraient quinze jours sans électricité après les tempêtes de décembre. Quinze jours sans électricité, vous vous rendez compte ? Alors qu’ils ont encore la voiture pour aller chercher un poêle à pétrole, des provision et autres produits de première nécessité. Et le contenu du congélateur qui est perdu ! Mais c’est la fin du monde ma bonne dame ! Je n’ose imaginer ce qui se passerait pour ces personnes en cas de guerre. Il ne leur resterait plus que le suicide comme ultime recours. Allez donc raconter vos malheurs à un Bangladeshi, qui voit son pays ravagé par les ouragans trois fois par an, avec des milliers de morts à la clé à chaque fois, et c’est avec raison qu’il pourrait vous cracher au visage pour de tels propos ! Seulement lui a sans doute plus d’amour-propre que la plupart d’entre-vous. Quelle fragile société que la nôtre : un petit grain de sable dans les rouages, et le monde s’écroule !

Bref, nous vivons dans un monde de fainéants, pour ne pas dire de limaces ! Ce qui apporte une nouvelle pierre à la proposition que j’ai faite dans l’article précédent : créer un deuxième réseau. On y mettrait donc tous les diarists et les crétins-qui-ne-comprennent-rien-à-l’informatique.

Pour ma part, je ne suis pas de cette race. D’ailleurs, je pars immédiatement pour un stage de survie de six mois dans la jungle amazonienne avec pour seul outil un couteau suisse ! J’avais le choix entre ça et trois jours sans ordinateur. Mais vu ce qu’il reste de la forêt amazonienne, je n’ai pas hésité. Et puis, après quinze jours sans électricité, donc sans bécane…

Le Vilain Bonhomme

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